Description
En vertu de l’avis juridique 62533 publié le 30 décembre 2014 dans la Gazette officielle du Québec, volume 146, no 53, le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec a reconnu l’indication géographique protégée (IGP) Vin de glace du Québec.
La culture de la vigne se pratique à petite échelle depuis les débuts de la Nouvelle-France. Vers 1864, le gouvernement du Québec décidait de l’encourager au moyen de subventions à l’expérimentation et l’emploi de cépages hybrides plus rustiques provenant des États-Unis. Ce n’est toutefois qu’en 1985 que les premiers vignerons ont professionnalisé cette production au Québec en se lançant dans la viticulture commerciale. Cinq pionniers obtinrent alors le droit de vendre leur production.
Walter Heinle, immigrant d’origine allemande, introduisit le vin de glace en Colombie-Britannique en 1973. Par la suite, la production du « icewine » prit son essor en Ontario. Au Québec, les viticulteurs emboîtèrent le pas en 1994 et inscrivirent le Québec comme producteur de cette boisson de plus en plus recherchée.
Des conditions climatiques hivernales idéales pour concentrer les sucres dans le raisin
Les conditions climatiques comme le froid, le vent, une faible humidité de l’air en hiver, le cycle de gel et de dégel, etc., causent la déshydratation naturelle du raisin, permettant ainsi l’évaporation de son eau et conséquemment la concentration de ses sucres, de ses acides et de ses polyphénols. Le cycle gel-dégel de grande amplitude survient plusieurs fois en territoire québécois durant la période automnale et au début de l’hiver. Il agit sur le raisin comme une lente cuisson qui confère au vin de glace son goût et ses arômes caractéristiques.
De plus, les raisins cultivés en territoire québécois sont caractérisés par une acidité soutenue, révélée par ce climat, donnant ainsi au Vin de glace du Québec une fraîcheur et un équilibre qui le distinguent. Le savoir-faire acquis par les vignerons québécois se reflète dans les caractéristiques organoleptiques du vin de glace qu’ils produisent. Celles-ci ont permis de bâtir une réputation prestigieuse aux produits certifiés de l’IGP Vin de glace du Québec tant auprès du public que des experts du monde œnologique.
De plus, la reconnaissance de cette IGP permet aux vignerons de la province de se conformer au règlement fédéral stipulant que le vin de glace doit être fait exclusivement à partir de raisins ayant gelé naturellement sur la vigne.
Exigences de certification
Le raisin utilisé pour l’élaboration d’un produit certifié Vin de glace du Québec doit être cueilli de façon manuelle et provenir exclusivement du Québec, à l’intérieur de l’aire géographique délimitée selon le cahier des charges.
Tous les cépages, blancs ou rouges, peuvent entrer dans la composition du Vin de glace du Québec, à l’exception des cépages de Vitis labrusca purs.
Le processus de concentration des sucres du raisin de façon naturelle est un des éléments clés de l’élaboration du Vin de glace du Québec. La concentration des sucres par des méthodes de congélation ou de réfrigération artificielles est ainsi interdite à toutes les étapes du processus d’élaboration du produit.
Le moût doit avoir une teneur en sucre d’au moins 32°Brix à chaque pressurage, puis d’au moins 35°Brix dans la cuve avant fermentation.
Le degré alcoométrique de l’IGP Vin de glace du Québec varie de 7 % à 14,9 % d’alcool en volume. Les sucres résiduels (au moins 125 grammes par litre) et le degré alcoométrique résultent uniquement des sucres naturels du raisin ayant gelé naturellement sur la vigne. Si le produit est effervescent, cette effervescence résulte uniquement de la première ou de la deuxième fermentation alcoolique et est obtenue soit par la méthode en cuve close soit par la méthode traditionnelle, conformément à la réglementation en vigueur. Enfin, il est interdit de rectifier le produit par vinage, chaptalisation ou tout autre procédé.
L’ensemble des caractéristiques chimiques indiquées au cahier des charges sont à respecter pour que le produit puisse porter l’appellation réservée IGP Vin de glace du Québec.
Les caractéristiques visuelles et organoleptiques du produit sont mentionnées dans le cahier des charges. Ces caractéristiques sont évaluées par le comité d’agrément, qui déguste chaque produit avant de lui permettre de porter l’appellation. L’appellation IGP Vin de glace du Québec est réservée aux produits finis, embouteillés au vignoble dans une bouteille de verre et prêts pour la vente au détail.
Notons que les produits transformés (alimentaires ou alcooliques) contenant du Vin de glace du Québec comme ingrédient ne sont pas assujettis à l’obligation de certification. Toutefois, si des produits transformés en contiennent en se prévalant de l’appellation IGP Vin de glace du Québec, l’alcool utilisé par le transformateur doit être certifié selon le cahier des charges de cette appellation.
Aire géographique de l’appellation
L’analyse de trois indices agroclimatiques, soit le nombre de jours sans gel minimal (supérieur ou égal à 150 jours avec un seuil de température de – 2 °C), le cumul des degrés-jours minimal (supérieur ou égal à 900 sur la base 10 °C) et la température hivernale minimale (égale ou supérieure à – 35 °C), permet de délimiter la zone d’appellation de l’IGP Vin de glace du Québec sur le territoire québécois. La carte ci-jointe fournit une représentation de cette zone.
Certificateurs accrédités
Le certificateur accrédité pour l’IGP Vin de glace du Québec est Ecocert Canada. Pour des demandes sur la certification, veuillez le contacter par courriel : info.canada@ecocert.com