Il y a bien sûr cette compilation des degrés-jours (indice de la chaleur accumulée durant la période de croissance) qui a fracassé des records. On reçoit toutefois ce genre de nouvelles avec des sentiments mitigés… Mais de voir s’ouvrir les portes du marché européen aux vins du Québec là, on peut se laisser gagner par une fierté sans retenue!
Il aura fallu 40 ans et trois palettes de vin de chez Pinard & Filles coincées sur un quai à Rotterdam pour réaliser que sans le bon formulaire, on n’entre pas! Le CARTV a été impliqué très activement dans le dénouement – heureux – de cet épisode assez rocambolesque.
L’Orpailleur, encore un pionnier
C’est que, malgré l’Accord entre le Canada et la Communauté européenne relatif au commerce des vins et des boissons spiritueuses, conclu en 2003 et qui vise à faciliter le commerce de ces produits entre les pays signataires il y a, le contraire aurait été étonnant, quelques formalités à respecter.
D’abord, il faut que le vin destiné à ce vaste marché soit certifié conforme aux normes de qualité de l’UE par un organisme compétent. Le CARTV a entrepris de se faire reconnaître par l’Union européenne à titre d’autorité compétente exclusive pour la certification de conformité des vins québécois. Cette confirmation a été reçue juste à temps pour mettre à profit ce nouveau statut au cours de l’été.
En effet, à tout seigneur tout honneur, le vignoble pionnier du Domaine de l’Orpailleur a ainsi pu expédier plusieurs dizaines de caisses de son somptueux IGP Vin de glace du Québec chez un caviste situé à Pau dans le sud-ouest de la France : Les Passeurs de Vins – Canada
Une procédure simple
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, il s’agit d’une procédure assez simple! Cela consiste essentiellement à transmettre au CARTV les résultats d’une analyse physico-chimique du vin, attestée par un chimiste en exercice, les coordonnées des lots de vins, celles de leur destinataire et quelques éléments de logistique. Le CARTV s’assure ensuite que l’analyse correspond aux paramètres qualitatifs européens et, le cas échéant, appose son seau sur le document prescrit, mieux connu sous son joli petit nom : le Formulaire VI-1.
La procédure d’exportation vise autant les vins certifiés IGP que les vins non certifiés. Une différence notoire cependant : les vins certifiés sont réputés conformes aux critères qualitatifs imposés par l’UE. Cela s’explique par le fait que le cahier des charges des vins IGP a été élaboré avec le souci de respecter les prescriptions de l’Organisation internationale de la vigne et du vin. C’est également le cas du volet qualitatif de l’Accord de 2003.
Les producteurs de vins non certifiés peuvent également se prévaloir de la procédure d’exportation. Il leur suffit de soumettre leur vin à une analyse physico-chimique et d’obtenir d’un organisme de certification habilité un agrément de conformité aux normes de qualité figurant à la procédure, disponible auprès du CARTV.